La comparution de ce charpentier de 46 ans demeurant à Pédernec pour agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans étonne fortement la Présidente du tribunal de Saint-Brieuc. Elle évoque une erreur de casting en s’adressant au prévenu. « Au vu de la gravité des faits, votre présence devant un tribunal de grande instance est rarissime. »
Le prévenu reconnait effectivement les faits d’attouchements sur les deux mineures de 11 et 14 ans au moment des faits. Il les côtoyait tous les jours puisque elles étaient les filles de ses meilleurs amis et voisins.
A la question posée par la présidente, « comment il est possible de tripoter des gamines, alors que vous êtes en couple et que ces fillettes faisaient partie de votre proche entourage, on frôle la pédophilie », la réponse est vague et presque incompréhensible.
« Je ne comprends pas ce qu’il s’est passé, je le reconnais, ce que j’ai fait est très grave, mais je ne me l’explique pas… »
Abandon des soins psychiatriques
L’accusé, reconnait également avoir volontairement abandonné les soins, invoquant qu’il ne se sentait pas à l’aise avec le psy. Il avait néanmoins pris la décision de reprendre RDV.
A l’audience, la présidente a questionné la mère de la plus jeune des victimes – 11 ans au moment de ces agissements , sur sa décision de ne pas avoir déposé plainte immédiatement à l’encontre de ce pervers sexuel. La maman bafouille le fait qu’elle était très amie avec la conjointe du prévenu , « c’était ma meilleure amie, elle m’avait prêtée de l’argent, et je ne l’avais pas encore remboursée, alors bin heuu……….. »
« C’est dégueulasse ce qu’il a fait, c’est juste horrible, l’autre victime que je connaissais bien avait à peine 10 ans, et je pense vraiment à elle aussi »
C’est au tour d’une des jeunes victimes de se présenter à la barre. Elle a 16 ans aujourd’hui. La présidente lui propose, si elle en a envie, de donner son ressentiment sur les faits et comment à présent elle se remet de ce lourd traumatisme. L’adolescente s’effondre en larmes avant de pouvoir s’exprimer, péniblement. « C’est dégueulasse ce qu’il a fait, c’est juste horrible, l’autre victime que je connaissais bien avait à peine 10 ans, et je pense vraiment à elle aussi ».
Se présentant en CRPC, (comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité), le prévenu bénéficiait d’un arrangement de peine lors d’un entretien préalable avec le procureur. Durant cet entretien l’agresseur sexuel avait accepté une proposition de peine, à savoir 12 mois de prison avec sursis et une inscription au fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles.
La présidente a retenu l’intervention de la partie civile réclamant pour chacune des deux jeunes fillettes une demande de dommages et intérêts, à hauteur de 2000 euros, et 500 euros de préjudice.
En délibération la Présidente a confirmé l’accord passé avec le procureur et validé la demande d’indemnisation réclamée par la partie civile.