Ce pasteur hongrois, arrivé à Bruxelles à la fin des années 50, n’a officiellement jamais attiré l’attention. Mais à l’été 1996, la police belge repère son nom dans une ancienne procédure et met à jour un scénario macabre…
Au moins deux épouses et quatre enfants assassinés, mais peut-être une vingtaine de victimes. Trois maisons près d’un canal poisseux qu’on va finir par appeler « les maisons de l’horreur », à la fois prisons et lieux de supplices. Des coups de marteau et de carabine, des scies pour découper les corps et des litres de détergent pour effacer toute trace…
C’est ainsi que pendant dix ans, l’étrange pasteur Andras Pándy conduit, à l’abri des regards, sa petite entreprise criminelle. Jamais inquiété en dépit des dénonciations et des appels au secours. La police et la justice belges gardent les yeux fermés. Il faut attendre une autre terrifiante affaire, l’affaire Dutroux, pour que l’on exhume, enfin, le dossier du pasteur Pándy.
En septembre 1996, la Belgique, effarée, prend la mesure du scandale Marc Dutroux. Ce violeur et tueur d’enfants est passé pendant des années entre les mailles des filets policiers et judicaires. On demande alors de ressortir tous les dossiers restés sans réponse, négligés ou inaboutis. A la P.J. de Bruxelles, parmi la quarantaine de dossiers, l’un d’eux est barré « Pándy », du nom d’Andras Pándy, 69 ans à l’époque, pasteur hongrois, domicilié en Belgique depuis 1958, date à laquelle il a fui la Hongrie après l’invasion des Soviétiques.
« Un psychopathe de type sadique »
Au total, Andras Pándy est reconnu coupable des meurtres de 6 membres de sa famille, dont 5 commis avec sa fille. « Les experts psy parlent d’un prédateur charismatique, d’une personnalité psychopathe de type sadique, qui ne fonctionne qu’avec le sentiment de toute-puissance, multirécidiviste », explique Allessandra Dangelo, journaliste d’investigation.
L’enquête menée démontre également, qu’avant de s’en prendre à sa propre famille, le pasteur Pándy n’en était certainement pas à son coup d’essai.