Une dizaine de ressortissants arméniens ont été interpellés mardi 14 juin à Tours, dans le Loir-et-Cher et ailleurs en France. Ils sont suspectés d’avoir géré un réseau de prostituées originaires d’Europe de l’est qui se livraient à des « sex-tours ».
Près de dix-huit mois d’enquête ont abouti, d’après nos informations, à une vague d’interpellations, mardi 14 juin. À Tours, Blois et Romorantin notamment, un réseau de malfaiteurs originaires d’Arménie a été démantelé par les policiers. Une dizaine de personnes doivent être présentées à la justice ce vendredi 17 juin.
Les visages d’un gang mafieux au service duquel de jeunes femmes s’adonnaient à la prostitution, dans le cadre de « sex-tours » (dans l’Hexagone et à l’étranger), parcours organisés de ville en ville via des appartements loués à la semaine. « Ils les faisaient venir en France de Moldavie, de Géorgie, de Roumanie ou d’Ukraine, les installaient, géraient plusieurs filles, assuraient leur sécurité aussi », précise une source.
Une jeune femme signalée à Tours
C’est lors d’une étape à Tours, prévue pour durer une poignée de jours, qu’un renseignement est parvenu aux policiers de la Sûreté départementale (SD). Le début des investigations.
Derrière la silhouette de la jeune femme signalée, identifiée dans le centre-ville, des interrogations d’abord en suspens. « Comme à chaque fois, on se pose la question. Savoir pour qui elle travaille et donc il faut tirer les fils », explique un policier. Un travail de longue haleine.
Faux papiers, automobile et fast-food
La majorité des personnes interpellées mardi sont peu ou pas connues de la justice. Parce qu’elles ont appris à passer sous ses radars ou par le jeu de faux papiers et de fausses identités, qui ont facilité leur installation dans l’Hexagone. De petits délinquants russophones, essentiellement, âgés d’une trentaine ou d’une quarantaine d’années, dont le quotidien pouvait se partager entre du négoce dans l’automobile, la restauration rapide et le proxénétisme.
Présentés à la justice à Paris
Preuve de l’ampleur internationale du dossier, la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Paris, en charge des affaires criminelles les plus complexes, a piloté l’enquête. Sur le terrain, l’Office central pour la répression de la traîte des êtres humains a pris le relais de la SD, aux côtés de la police judiciaire.
La présentation devant un magistrat, ce vendredi, de la dizaine de personnes interpellées en début de semaine pourrait précéder une mise en examen. Les chefs de « proxénétisme commis en bande organisée » et « association de malfaiteurs » sont notamment visés.