Le parquet de Rennes annonce le démantèlement d’un vaste réseau de vols de smartphones. Lors de cambriolages dans des entreprises de tout l’Ouest de la France. 11 suspects ont été interpellés et mis en examen.
Un vaste réseau de cambrioleurs a été démantelé, annonce ce vendredi Philippe Astruc, le procureur de Rennes. 11 suspects ont été interpellés entre novembre 2021 et juin 2022, la plupart sont de nationalité roumaine. Ils sont soupçonnés d’avoir ciblé des entreprises de conditionnement de smartphones. Les arrestations se sont produites en France, ainsi qu’en Roumanie, en Angleterre et en Italie. En collaboration avec Eurojust et les autorités de police judiciaire d’Europol.
L’enquête de la section de recherches de Caen, appuyée par l’Office Central de Lutte Contre la Délinquance Itinérante. L’enquete débute dans la nuit du dimanche 20 septembre 2020 au lundi 21 septembre 2020. Lorsque les locaux d’une entreprise de reconditionnement d’Iphone est cambriolée à Poilley, dans la Manche. « La vidéo-surveillance sur le site permettait d’établir que cinq personnes avaient découpé le grillage de l’enceinte du site, puis le bardage d’un atelier. A l’intérieur, ils dérobaient 2600 téléphones portables, reconditionnés ou en cours de reconditionnement, pour un préjudice total de 320 000 euros« , indique Philippe Astruc. Le parquet de Coutances se dessaisit rapidement au profit de la JIRS la Juridiction Interrégionale Spécialisée de Rennes, soupçonnant « un groupe criminel structuré ».
Seize cambriolages ou tentatives dans l’Ouest
Au total, les investigations permettent de mettre en lien seize cambriolages ou tentatives, à Poilley dans la Manche, Montgermain et Cesson-Sevigné en Ille-et-Vilaine, mais aussi à Tours, Fondettes et Saint Roch, dans l‘Indre-et-Loire, Sainte-Luce-sur-Loire et Le Loroux-Bottereau en Loire-Atlantique, Chemillé-en-Anjou dans le Maine-et-Loire, Saint-Loubès en Gironde, Dreux dans les Yvelines, Le Pin dans les Deux-Sèvres et Dreux en Eure-et-Loir. Des faits commis entre septembre 2020 et octobre 2021 et qui concernent environ 7000 smartphones, soit un « préjudice de deux millions d’euros », pour les entreprises ciblées.
Aux manœuvres, les enquêteurs identifient trois hommes, installés en Roumanie, qui se rendent régulièrement en France, pour « des périples« . Ils sont soupçonnés de recruter des personnes au sein de la communauté roumaine, pour commettre les méfaits. Dix roumains âgés de 28 à 47 ans sont mis en examen pour vols ou tentatives de vol en bande organisée et participation à une association de malfaiteurs.
Vols en France, revente à l’étranger
L’enquête permet également de mettre en évidence la filière par laquelle les téléphones sont écoulés. Car la plupart des téléphones sont réactivés en Grande-Bretagne, en Italie et en Roumanie. « Cinq receleurs originaires d’une même famille afghane écoulaient ainsi le produit des vols. L’un d’entre eux, implanté à Aubervilliers, achetait les appareils téléphoniques pour les faire acheminer ensuite à Birmingham et Brindisi . Ou ils étaient revendus par des proches dans des boutiques de téléphonie mobile« , poursuit le procureur de la République de Rennes. Ce dernier est également mis en examen pour recel en bande organisée, blanchiment et participation à une association de malfaiteurs. Les 11 suspects sont en détention provisoire et encourent 15 ans de réclusion criminelle.