Le maire nie les faits et affirme que « ces accusations s’intègrent dans un climat conflictuel concernant la situation administrative » des deux agents ayant déposé plainte.
Le maire historique d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) André Santini est visé par deux plaintes déposées par deux employés de la mairie pour « agression sexuelle » et « harcèlement sexuel et moral », a appris l’AFP ce vendredi auprès du parquet de Nanterre, confirmant une information du Monde.
Ces deux plaintes visant l’élu de 81 ans ont été déposées ce même jour devant le parquet de Nanterre et sont « actuellement à l’étude », a confirmé le parquet. Elles auraient été déposées, selon le Monde, par son ancien chef de cabinet et un ancien huissier, les faits datant de 2021 et 2022.« Je nie naturellement avoir eu le moindre comportement tel que décrit dans les plaintes. En quarante années de bons et loyaux services, on ne m’a d’ailleurs jamais imputé ou accusé d’un tel comportement », a réagi André Santini auprès du Monde. « Ces accusations s’intègrent dans un climat conflictuel concernant la situation administrative de ces agents », a-t-il affirmé.
Selon le quotidien, les deux plaignants ont été écartés par le maire à la mi-mai, officiellement pour « rupture des liens de confiance nécessaires à notre collaboration ». L’édile n’aurait, selon eux, pas apprécié leur arrêt maladie pour cause de Covid-19, allant jusqu’à les accuser d’avoir « attrapé le virus lors d’une partouze ».
Climat d’asservissement et attouchements
Toujours selon le Monde, les deux plaignants ont commencé par travailler comme animateurs au sein du Clavim, association fondée par André Santini et financée par la municipalité, avant d’être promus. Selon eux, ils cochaient à l’époque toutes les cases pour leur patron : homme jeune, blanc, glabre, cheveux courts, de taille moyenne.
Ils racontent un climat d’asservissement, et dénoncent des « attouchements », principalement sur le bas des fesses et la cuisse. L’un d’eux dépeint même une agression sexuelle, dans un ascenseur : « J’étais tétanisé, collé à lui. Il a commencé à mettre une main dans le dos, et une main sur le ventre, puis a commencé à le frotter ».
André Santini assurait au Monde ce vendredi ne pas encore avoir « été informé de la moindre plainte déposée à (s) on encontre et (n’avoir) nullement été entendu ». Contactés par l’AFP, les avocats des deux plaignants et d’André Santini, ainsi que le maire lui-même, n’ont pas répondu dans l’immédiat.
Ancien secrétaire d’État à la fonction publique (2007-2009) et ex-député, André Santini (1988-2017) est maire UDI d’Issy-les-Moulineaux, une ville de près de 70 000 habitants du sud-ouest parisien, depuis 1980. Il est également vice-président du Grand Paris et patron du Syndicat des eaux d’Île-de-France depuis 1983.