Âgés de 50 et 47 ans, ce couple qui accueillait dans une structure associative des enfants et ados de l’aide sociale à l’enfance. Ils ont été interpellés après les témoignages d’anciens pensionnaires, désormais adultes.
Il aurait abusé d’enfants déjà fragiles. Elle, n’aurait rien dit. Un couple de dirigeants d’une structure sociale de Noirétable (Loire), dont le mari est suspecté de maltraitances, agressions sexuelles et viols sur adolescents, a été mis en examen et écroué vendredi soir, a-t-on appris auprès du parquet de Saint-Étienne. Interpellés mercredi, ils ont été présentés vendredi à un juge d’instruction après 48 heures de garde à vue à la gendarmerie de Montbrison (Loire).
Le mari, âgé de 50 ans, a été mis en examen pour « viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité au préjudice de quatre victimes (dont trois étaient mineures au moment des viols dénoncés), d’agressions sexuelles sur deux autres mineurs et de violences habituelles sur des mineurs de moins de 15 ans », selon le procureur de la République de Saint-Étienne, David Charmatz.
Le magistrat a indiqué que cette dernière qualification vise « les mauvais traitements régulièrement infligés et dénoncés par la plupart des 15 pensionnaires et ex-pensionnaires du lieu de vie qui ont pu être entendus ». Il a précisé que les faits dénoncés se situent entre 2015 à 2022.
Des appels d’alerte sur le 119, la plateforme Enfance en Danger
Le principal mis en cause, qui nie les faits reprochés, a été placé en détention provisoire, ainsi que son épouse, âgée de 47 ans, mise en examen du seul chef de « non-dénonciation de mauvais traitements, privations, agressions ou atteintes sexuelles infligés à un mineur ».
Elle a été incarcérée « principalement pour soustraire les mineurs à toute influence durant le temps de l’instruction, de très nombreuses investigations restant à accomplir », a souligné le magistrat. Ce dernier a encore indiqué que « d’autres révélations concernant les conditions de vie et, plus généralement le fonctionnement de ce lieu de vie habilité, donneront lieu à une autre enquête ».
Le couple de dirigeants, salariés de l’association Les Bois noirs présidée depuis 2009 par la belle-mère de l’époux, est suspecté en outre d’avoir détourné pour son usage personnel une partie du financement (149 euros par jour et par enfant) de l’aide sociale à l’enfance.
Le parquet a précisé que c’est « à la suite de deux signalements au numéro 119 du service national d’accueil téléphonique pour l’enfance en danger » de deux jeunes femmes majeures, auparavant placées dans cette structure, que les services de la protection de l’enfance du Conseil départemental de la Loire ont retiré début juin les neuf enfants confiés au Lieu de vie et d’accueil Les Bois noirs.