Un chauffeur de bus de la RATP a été blessé sérieusement à l’œil gauche. Victime d’une bande qui l’a roué de coups, dimanche, il a porté plainte. Les auteurs sont toujours recherchés.
Après la vidéo montrant l’agression violente d’un chauffeur de bus par « quatre à cinq personnes » dimanche dernier, en fin de journée, dans le quartier Orgemont, à Épinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), une autre vidéo, plus confidentielle, a brièvement fait son apparition en début de semaine sur les réseaux sociaux, avant d’être supprimée. L’auteur de ce document n’est autre que la victime.
Cet homme d’une trentaine d’années filme en gros plan son visage. Son œil gauche est injecté de sang. Il cligne de la paupière et lâche : « C’est ça qui m’a niqué, juste une pierre dans l’œil. Là, je vois rien, je vois à peine… »
Depuis, le chauffeur ne veut plus évoquer son agression, répétant qu’il aspire au calme et veut passer à autre chose. D’autant que ce n’est pas la première fois qu’il serait l’objet d’agressions mais il ne veut pas s’épancher sur la question qui touche aussi ses collègues. Et d’autant plus que les auteurs sont toujours dans la nature.
Dimanche, le bus de la ligne 361 qu’il conduisait desservait le quartier Orgemont. « Sur le trottoir, non loin d’un arrêt de bus, des jeunes s’amusaient à se pousser sur la chaussée », éclaire aujourd’hui une source proche du dossier. Le conducteur de ce bus de la RATP réussit à esquiver « un jeune d’une vingtaine d’années ».
Il a évité un jeune poussé sur la chaussée
Il ne lui reste plus que quelques mètres avant d’arriver à l’arrêt. Il ouvre les portes et descend de son véhicule pour vérifier qu’il n’a pas heurté le jeune homme. C’est à ce moment-là que tout dégénère. Il est insulté copieusement par des jeunes qui avaient pris part au jeu. Il est frappé et prend un caillou dans l’œil gauche. Ce qui va le faire chuter. Le garçon, qui avait été poussé sur la chaussée, serait en revanche resté en retrait du pugilat.
Après l’agression, le chauffeur s’est relevé et est reparti en boitant. Blessé sérieusement à l’œil, il n’a pas pu reprendre son travail. Il a porté plainte. Comme lors de chaque agression, il a été accompagné par un effectif de la RATP. La régie a « condamné avec la plus grande fermeté cet acte de violence ».
Les transports en commun connaissent un nombre non négligeable d’actes de violences contre les chauffeurs, les contrôleurs et les usagers. En janvier dernier, un chauffeur de bus avait ainsi été agressé par un automobiliste à Paris. En 2019, le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) relevait plus de 10 000 actes de violence sur tout le pays. 3 070 procédures ont été ouvertes pour outrage sur des contrôleurs et des chauffeurs, policiers dans les transports en commun.