L’islamologue Tariq Ramadan a été mis en examen pour un certain nombre de viols présumés, qui auraient été commis entre 2009 et 2016.
Nouveau rebondissement dans l’affaire Tariq Ramadan. Mardi 12 juillet, le parquet de Paris a requis un procès aux assises pour l’islamologue suisse, suspecté de viols, qui auraient été commis entre 2009 et 2016 sur quatre femmes, rapporte Le Parisien. L’homme de 59 ans a dans un premier temps nié avoir eu des relations sexuelles extraconjugales, avant d’admettre des « relations de domination », qui auraient été rudes mais « consenties », rappelle le quotidien régional. Selon ses avocats, si les plaignantes font référence à des viols, c’est en raison de « déceptions sentimentales ou sexuelles » ou encore d’un complot politique, évoqué depuis longtemps par leur client.
« De nombreux éléments à charge contre Tariq Ramadan »
Tout a commencé en octobre 2017, avec les plaintes d’Henda Ayari, une ex-salafiste devenue militante laïque, et d’une femme connue sous le nom de « Christelle ». Toutes deux avaient respectivement dénoncé un viol qui aurait été commis en 2012 à Paris, et un autre en 2009, à Lyon, poursuit Le Parisien. Pour rappel, entre février 2018 et octobre 2020, Tariq Ramadan avait successivement été mis en examen pour viols sur ces deux premières plaignantes, ainsi que trois autres potentielles victimes. Ensuite, il avait été incarcéré pour une durée de dix mois. Deux des présumées victimes avaient été identifiées par les forces de l’ordre sur des clichés, mais également grâce à des messages retrouvés dans l’ordinateur de l’islamologue. Une troisième – l’ancienne escort girl Mounia Rabbouj – avait accusé Tariq Ramadan d’avoir commis neuf viols entre 2013 et 2014.
« Malgré les dénégations répétées du mis en examen, l’information judiciaire a permis de réunir de nombreux éléments à charge contre Tariq Ramadan », a fait savoir le parquet, ce mardi, dans ses réquisitions. Par conséquent, il a demandé un procès aux assises pour des viols sur Henda Ayari, « Christelle », Mounia Rabbouj et l’une des deux femmes identifiées sur les photos, commente le journal. Cette dernière avait fait mention en 2019, lors d’une audition, d’une relation physique « consentie », mais aussi d’un « viol moral ». Fin juin 2021, toutefois, elle avait écrit au parquet de Paris pour retirer sa plainte.
L’hypothèse d’un complot n’est pas retenue
Toujours ce mardi, le parquet a confirmé « avoir requis par réquisitoire définitif la mise en accusation de l’intéressé devant la cour d’assises du chef de viol à l’égard de trois plaignantes et du chef de viol sur personne vulnérable à l’égard d’une plaignante », qui n’est autre que « Christelle », observe le site d’actualités. Dans ses réquisitions, le parquet a également noté que l’information judiciaire n’avait pas « permis d’établir la réalité d’un complot tel que dénoncé par Tariq Ramadan », mais plutôt « une prise de conscience commune ayant permis à certaines d’avoir le courage de dénoncer les faits dont elles ont été victimes ». À savoir que la décision finale d’un procès revient aux deux juges d’instruction qui ont été chargés de cette affaire.