Selon son rapport annuel publié ce vendredi, la « police des polices » décompte 290 usages par la police des armes à feu et a recensé 37 morts lors d’opérations de police.
Une activité stable par rapport auxnées passée ans. L’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la « police des polices », a été saisie de plus de 1000 enquêtes judiciaires, selon son rapport annuel publié vendredi. L’IGPN a recensé en 2021 37 morts lors d’opérations de police, dont 10 tués par balles, et 79 blessés. En 2020, 32 morts et 78 blessés avaient été comptabilisés.
Selon son décompte, les policiers ont utilisé leur arme à feu 290 fois en 2021, soit une « légère hausse » de 2 % par rapport à l’année précédente. Les tirs contre les véhicules en mouvement augmentent également légèrement, avec 157 tirs, contre 153 en 2020 et 147 en 2019. L’usage des lanceurs de balle de défense (LBD) et de grenades de désencerclement, qui font polémique en raison des blessures graves causées à des manifestants, est en baisse, après des niveaux records d’utilisation lors du mouvement des « Gilets jaunes » notamment.
Une « crainte » des hausses de saisines judiciaires en 2022
L’IGPN, vient de voir nommée à sa tête une magistrate, Agnès Thibault-Lecuivre, comme l’avait révélé Le Parisien. L’administration a été saisie de 1093 enquêtes judiciaires en 2021. Un chiffre « stable » sur trois ans, à l’exception de 2019, marqué par les enquêtes liées aux manifestations de « Gilets jaunes », détaille l’institution. Mais cette tendance doit être envisagée avec « précaution » du fait de l’épidémie de Covid-19 qui, avec les confinements et couvre-feu, a réduit les « activités humaines », précise l’IGPN. L’institution dit « craindre » une hausse des saisines judiciaires en 2022.
Dans le détail, un peu moins de la moitié (47 %) des 1093 enquêtes ouvertes portent sur des allégations de violences commises par les policiers. Ces violences interviennent dans plus d’un tiers des cas (37 %) lors d’une interpellation, d’un refus d’obtempérer ou d’une opération de police-secours. Autre situation concernée : les contrôles d’identité (15 %), pratique souvent critiquée par les ONG qui dénoncent son côté discriminatoire.
Les enquêtes pour soupçons d’injures à caractère raciste « augmentent légèrement », ajoute le rapport. Il y en a eu 51 en 2021, contre 38 en 2020 et 31 en 2019. Celles pour faux en écriture publique et usage de faux augmentent également (67 en 2021, contre 49 en 2020 et 58 en 2019). À l’inverse, les enquêtes pour corruption diminuent « pour la sixième année consécutive ». En 2021, l’IGPN a aussi ouvert 176 enquêtes administratives. Sept cent vingt-huit manquements ont été relevés, contre 520 en 2020. L’institution, qui est un service d’enquêtes et ne dispose pas du pouvoir de sanction, a proposé le renvoi de 167 agents devant le conseil de discipline.