Hamed (prénom d’emprunt), 20 ans, a été condamné ce mardi soir à 10 ans de prison par la cour criminelle des Yvelines. Le jeune homme était accusé d’avoir violé et agressé sexuellement deux adolescentes de 12 et 13 ans en mai 2020. Durant cette audience à huis clos, il a affirmé qu’elles étaient consentantes.
Une témoin avait dans une des premières dépositions devant les policiers qualifié les deux jeunes filles d’ « arrogantes ». C’est de prime abord, l’impression qu’elles lui avaient fait. Puis il y avait eu les larmes, ce sentiment de « honte » et de « dégoût » dont elles ont fait part, cette alcoolisation massive infligée par Hamed, 18 ans au moment des faits. Et la constance dans le récit de cette soirée au cours de laquelle elles ont été surprises par le gardien d’une résidence de standing en compagnie du jeune adulte avec qui elles avaient discuté quelques semaines sur le réseau social Snapchat. Des échanges peu équivoques jusqu’à cette soirée dissolue.
« Il apparaît assez clair que nous allons évidemment interjeter appel de cette décision »
C’est ce qui a poussé la défense Hamed à plaider l’acquittement. Mais la cour criminelle des Yvelines l’a finalement condamné à 10 ans de réclusion au terme de deux journées d’une audience commencée lundi matin.« Nous allons continuer de clamer l’innocence de notre client, réagissent Me Ilyacine Maallaoui et Jean-Marc Florand, avocats de Hamed. La Cour en a décidé autrement en suivant purement et simplement les réquisitions. Nous allons rapidement discuter avec notre client de cette condamnation mais il apparaît assez clair que nous allons évidemment interjeter appel de cette décision ».
Le 26 mai 2020 vers 21h45, le vigile est prévenu par une femme de ménage travaillant dans l’immeuble que des jeunes traînent autour de sa voiture, une Audi A3. Il les trouve derrière la porte menant à la cage d’escalier : Hamed a le pantalon et caleçon sur les chevilles, Tara (prénom d’emprunt), une préadolescente de 12 ans, est en train de se rhabiller et Prune (prénom d’emprunt), 13 ans, elle, est à genoux en sous-vêtements. Elle fond en larmes.
Surpris, Hamed s’en va, casque à la main, en laissant derrière lui son scooter. Les deux gamines puent l’alcool. Elles ont bu de la vodka. Depuis qu’il discutait avec ces jeunes interlocutrices, Hamed leur proposait des rencontres « pour se poser et fumer ». Les deux filles disent-elles être entrées dans son jeu parce qu’elles ne pensaient par le rencontrer un jour et qu’elles ont fini par franchir le pas « pour faire les meufs ».
Aux policiers, elles ont expliqué qu’elles n’étaient pas consentantes. Le médecin qui a ausculté l’une d’elles aux urgences pédiatriques de Poissy avait noté des griffures, une ecchymose. Et à 0h40, soit près de 3 heures après avoir été retrouvée dans ce parking, la prise de sang révélait encore un taux d’alcool d’1,17 g par litre de sang.
Par Nicolas Goinard