Le tribunal administratif de Grenoble a décidé de suspendre la disposition municipale autorisant notamment le burkini dans les piscines de la ville, rapportent nos confrères du Dauphiné Libéré.
Le tribunal a estimé « qu’en permettant aux usagers du service public communal des piscines de Grenoble de porter des tenues ‘non près du corps’ (…) les auteurs de la délibération approuvant le nouveau règlement des piscines ont gravement porté atteinte au principe de neutralité du service public ».
Texte controversé
Le préfet de l’Isère avait saisi mardi le tribunal administratif d’un référé laïcité après l’adoption par la municipalité de cette disposition controversée.
Le texte, qui ouvrait la porte au burkini mais aussi à la baignade seins nus pour les femmes et aux maillots anti-UV pour tous, avait été adopté le 16 mai à une courte majorité, certains alliés du maire écologiste Eric Piolle se désolidarisant du projet, sur fond de tempête politique nationale. Il devait initialement entrer en vigueur le 1er juin.
« Excellente nouvelle », a réagi sur Twitter le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. « L’Etat continuera de combattre toutes les promotions du communautarisme. J’en prends l’engagement », a-t-il ajouté.
Les juges des référés ont rendu leur jugement dans la soirée après avoir entendu pendant environ une heure trente les arguments des différentes parties, la préfecture de l’Isère d’une part, la Ville de Grenoble, la controversée association Alliance Citoyenne et la Ligue des Droits de l’Homme d’autre part, lors d’une audience tenue plus tôt dans l’après-midi.