« J’en ai pleuré. » Éleveuse de moutons, chèvres et vaches à Poiseux depuis sept ans, Stéphanie (*), 28 ans, a subi une perte autant financière que sentimentale après le vol, dans la nuit du dimanche 22 au lundi 23 mai, d’une cinquantaine de brebis et agneaux de son cheptel de quatre cents ovins. Ils se trouvaient dans la seule parcelle éloignée de la maison de la propriétaire.
Le violent orage, balayant la campagne avec ses éclairs, ses grêlons et sa forte pluie, garantissait aussi aux malfrats de pouvoir accomplir leur forfait sans risque d’être entendus et repérés. « Je me suis rendu compte du vol quand j’ai fait le tour de mes bêtes, vers 10 h. Au départ, je pensais qu’une personne avait pu ouvrir la barrière pour que les brebis et les agneaux s’échappent. Mais, avec les gendarmes, nous nous sommes aperçus que la chaîne avec cadenas avait été coupée ! », se désole l’agricultrice.
Les voleurs ont ensuite fait leur marché nocturne. Étrangement, ils ont boudé deux brebis et deux agneaux. « Je pense qu’ils sont venus avec une grosse moutonnière mais que ces quatre-là ne rentraient pas dedans. »
Des vaches à la place
La jeune femme devait vendre ces cinquante animaux au marché aux bestiaux de Sancoins (Cher). Elle estime à quelque 5.000 € son préjudice. 150 € par brebis et 60 € par agneau. « C’est énorme. La viande se vend aujourd’hui 4 € le kilo. C’est un super prix. Il y a trois ans, c’était 2,80 € », lâche-t-elle, furieuse de « travailler pour se faire voler » et de voir ses efforts pour maintenir son élevage mal récompensés. « L’agriculture est un milieu très difficile. Nous vivons au jour le jour. » En 2015, son cheptel n’était constitué que de quatre-vingts brebis et d’une vache.
Stéphanie va racheter des brebis. Mais elle assure que la parcelle isolée où bêlaient les bêtes volées n’accueillera plus aucun ovin. « Je mettrai mes vaches à la place. » Plus difficile de s’en emparer…
(*) Le prénom de la victime a été modifié.