Dans le village de Sourbrodt, à Waimes, en province de Liège, c’est l’indignation. Voilà un mois, un septuagénaire s’est installé en face de l’école primaire de la rue de la Station. Ce que viennent de découvrir les habitants du village et parents d’élèves fait froid dans le dos. L’homme en question est en fait un pédophile multirécidiviste connu de la justice depuis les années 70 pour divers faits de mœurs.
En 2007, alors qu’il avait 59 ans, P.S. avait comparu devant le tribunal correctionnel de Liège pour traite d’êtres humains, débauche de mineurs, prostitution et possession d’images pédopornographiques. Il avait été condamné à cinq ans de prison et a été libéré à ce terme en 2013. “Il faisait et fait peut-être toujours partie d’un réseau de pédophiles”, s’inquiète Marc (nom d’emprunt), un parent d’élève inscrit à l’école primaire Sourbrodt-Gare. “À l’époque, il avait aménagé une ferme pour y organiser des réunions pédophiles.” Dans un article de presse datant de l’époque, il est précisé que le but était de “violer des enfants africains”. “Il attirait les enfants en contactant leur famille et en leur proposant des stages dans sa ferme”, s’indigne le père de famille.
Ce n’est pas la seule condamnation dans le chef du septuagénaire, qui était connu de la justice depuis les années 70 pour des faits similaires. Après chaque condamnation, après chaque libération, il récidivait.
Concours de circonstance
Il y a un mois, P.S. s’est installé dans le village de Sourbrodt. C’est par un concours de circonstance que son passé sombre a été révélé. Il a fait une demande d’adoption pour un chien dans un refuge à près de trois heures de route de chez lui. Le propriétaire du chenil, toujours très soucieux de savoir si ses petits protégés seront choyés, s’est renseigné sur le septuagénaire.
Les fenêtres des appartements du logement social donnent sur la cour. Qui sait ce qu’il peut faire quand les gamins jouent dehors.Marc (nom d’emprunt), Parent d’élève
Une simple recherche Google avec son nom a permis au vendeur de découvrir le pot aux roses. “Il s’est empressé d’appeler un voisin du village, à qui il avait déjà vendu un chien, pour le prévenir. Lui a ensuite prévenu un autre voisin qui avait justement des enfants scolarisés à l’école de Sourbrodt”, explique Marc.
Il est, par ailleurs, important de noter que l’homme avait l’habitude d’attirer ses victimes avec des chiens.
Appel à la vigilance
La rumeur s’est répandue comme une traînée de poudre et un parent a fini par informer la directrice de l’école primaire, qui n’était pas au courant qu’un pédophile notoire avait élu domicile à quelques mètres à peine de son établissement. Elle a envoyé un mail à tous les parents d’élèves afin de les informer et de les inviter à la plus grande vigilance.
“Les fenêtres des appartements du logement social donnent sur la cour. Qui sait ce qu’il peut faire quand les gamins jouent dehors”, s’inquiète le père de famille, qui ajoute que les enfants ont désormais l’interdiction d’aller seuls aux toilettes, qui se trouvent précisément en plein milieu de la cour de récré. Toutes les 50 minutes, l’ensemble de la classe s’y rend en même temps, accompagnée de l’institutrice.
On a peur que ce soit un ami du pédophile qui était là en repérage.Marc (nom d’emprunt), Parent d’élève
Depuis qu’il a appris la nouvelle, Marc a peur pour ses enfants: “Il y a très peu de trafic dans le village, donc on laisse généralement nos enfants aller seuls à l’école. Ma fille de 11 ans avait aussi l’habitude de rejoindre des amies pour faire du vélo sans nous. Maintenant, c’est fini. Même si on n’habite pas loin, j’aménage à présent mon horaire pour aller la chercher à l’école.”