Déjà condamné à 25 ans de prison pour tentative d’empoisonnement, Olivier Cappelaere a été condamné vendredi par la Cour d’assises des Alpes-Maritimes à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans pour l’empoisonnement, réussi cette fois, d’une nonagénaire. La condamnation est conforme aux réquisitions de l’avocat général, selon qui ce crime est marqué par « la cupidité ».
Jacqueline Imbert, 92 ans, une veuve du Cannet (Alpes-Maritimes), était devenue « sa marraine de cœur », comme l’accusé de 52 ans, actuellement en détention, l’a expliqué lors de son procès devant la cour d’assises à Nice. Mais c’est pourtant bien lui qui a été reconnu coupable de l’avoir empoisonnée en 2014, provoquant sa mort avec de l’atropine, un puissant toxique contenu dans certains collyres.
« Jacqueline Imbert est morte pour rien, uniquement pour la cupidité et la vénalité de celui qui lui a donné la mort », avait insisté l’avocat général, Christophe Raffin, avant de réclamer la prison à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 22 ans à l’encontre de l’ancien chef d’entreprise, qui connaissait des difficultés financières.
Déjà condamné pour des faits similaires
A la mort de Jacqueline Imbert, Olivier Cappelaere était devenu son légataire universel et avait hérité de 600 000 euros, dont une assurance-vie.
Et l’accusé n’en serait en fait pas au premier acte de ce type. Il y a quelques mois, Olivier Cappelaere avait déjà été condamné à 25 ans de réclusion, en appel, pour une tentative d’empoisonnement sur une autre retraitée, après avoir écopé de 20 ans en première instance, en 2019.
Celle-ci avait bu de l’eau minérale dans laquelle l’accusé avait reconnu avoir dilué le collyre de son chien.
« La préméditation est bien là »
Concernant Jacqueline Imbert, « il a tout programmé, la préméditation pour moi est bien là, il n’y a pas de doute », avait plaidé vendredi matin Me Ariane Kabsch, avocate des parties civiles, en évoquant la victime, une femme qui « avait du caractère » et « aucune envie suicidaire ».
Quant à l’accusé, il aurait en fait « envouté son esprit »: « Les personnes âgées ont tellement peur de la mort et de la solitude qu’elles vont attraper la perche qu’on leur tend, mais elles se trompent et Jacqueline l’a appris à ses dépens », avait poursuivi l’avocate. Dans sa plaidoirie vendredi après-midi, Me Corinne Dreyfus Schmidt, l’avocate d’Olivier Cappelaere, avait appelé à éviter tout « amalgame » entre les deux affaires, appelant les jurés à « résister au confort du pré-établi ».
Dénonçant une enquête « défaillante, marquée par une absence totale d’investigation », et un procès « éprouvant, tenu dans une ambiance électrique », elle a reproché à l’accusation d’avoir voulu « dénaturer à tout prix » l’entente entre Cappelaere et Jacqueline qui, selon elle, « était heureuse de cette relation ».