L’histoire de l’arrestation des deux trafiquants est tout simplement abracadabrantesque.
Ce 25 mai, la gendarmerie a installé un contrôle sur la départementale aux environs d’Arles-sur-Tech. Une Toyota arrive à leur hauteur, mais loin de respecter l’ordre de s’arrêter, le conducteur accélère et réussit à se fondre dans la nature. Et, ce, malgré les pneus crevés du véhicule par la herse d’intervention. La plaque de la voiture, immatriculée dans la région parisienne, a été notée, elle est authentique. Quant aux raisons qui ont poussé le chauffeur à forcer le barrage, elles sont simples : 118 kg de « shit » sont retrouvés un peu plus loin abandonnés le long de la route aux côtés… d’un téléphone portable et d’une casquette. Deux jours plus tard, un homme vient se livrer aux gendarmes de Céret. Il affirme être le conducteur recherché. Quelqu’un attend un peu plus loin dans un véhicule, il est aussitôt interpellé. Et pour cause, c’est le frère de la propriétaire de la voiture et le titulaire de la ligne téléphonique du portable retrouvé.
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Il finira par avouer qu’il conduisant bien la Toyota. Il aurait pris le cannabis en charge à Coustouges. Akim, qui s’est dénoncé, aurait ensuite pris le relais. C’est aussi lui qui a recruté son jeune cousin et qui a le contact avec les trafiquants qui les ont rémunérés en tant que passeurs. 4 000 € pour le jeune Abdallah, 1 0000 € pour son aîné, Akim.
Les magistrats du tribunal devant lequel ils sont renvoyés supposent que pour éviter la prévention d’importation de drogue, les deux prévenus s’arc-boutent sur ce chargement à Coustouges. « On ne peut effectivement prouver qu’ils ont chargé la drogue en Espagne, admet le procureur, mais il reste la détention et le transport ». Il requiert respectivement 4 et 3 ans , dont une année avec sursis contre les deux Parisiens.
Me Fondaneche défend Abdallah : « import ou non, ça ne changera pas la peine. Mais pensez qu’il ne s’agit que d’une mule, le menu fretin qui prend un maximum de risques pour un minimum de bénéfice. Un amateur qui utilise son propre véhicule et son propre téléphone… »
Pour Akim, Me Gregone rappelle que « il s’est en fait constitué prisonnier et a pris ses responsabilités, des éléments dont il faut tenir compte ».
Ce sera 3 ans dont 1 avec sursis pour Abdallah et 3 mois pour le refus d’obtempérer. Akim est condamné à 4 ans dont un avec sursis.