Les hommes ont été condamnés pour avoir essayé de cacher le meurtre d’une jeune prostituée en incendiant un immeuble de la rue Fondary, dans le XVIIe arrondissement, en 2016.
Des peines allant jusqu’à douze ans de prison ont été prononcées vendredi soir par la cour d’assises de Paris au procès du « nettoyage » du meurtre d’une prostituée sur ordre de sa « patronne », elle-même décédée dans l’incendie allumé pour couvrir la scène de crime.
La peine la plus lourde a été prononcée à l’encontre de Mourad B., 29 ans, que des témoins avaient vu prendre la fuite, gravement brûlé, après l’explosion qui a soufflé un étage entier d’un paisible immeuble parisien le 3 août 2016.
Lors de leur intervention, les pompiers avaient découvert le corps calciné de Maria, « maquerelle » espagnole de 26 ans.
L’enquête avait permis d’établir qu’après une dispute avec l’une de ses prostituées qui menaçait de la dénoncer à la police pour des histoires d’argent, Maria avait proposé 20 000 euros à son petit ami occasionnel, Moncef D., pour qu’il se « débarrasse » de la jeune fem
20000 euros pour le « nettoyage »
Moncef D. et un ami, Kamel Z., décident alors de faire croire qu’ils ont tué la fille, qu’ils comptent laisser partir, et récupérer l’argent. Mais quand ils sont remontés dans l’appartement, Maria avait déjà tué Alixon d’une trentaine de coups de couteau.
Les deux hommes prennent peur et quittent les lieux. Maria propose 20.000 euros, cette fois pour le « nettoyage ».
Une nouvelle opération est montée, avec Mourad B. et trois autres complices. Les « nettoyeurs » tentent d’effacer les traces de sang mais Maria décide qu’il faut mettre le feu à l’appartement. C’est alors que se produit la déflagration qui tuera la jeune femme sur le coup et blessera gravement Mourad B.
Ce dernier a été reconnu coupable de l’incendie ayant causé la mort de Maria et a été condamné, tout comme les autres « nettoyeurs », pour le transport du corps et la non-dénonciation du crime.
Les autres ont été condamnés à des peines allant de deux ans dont un ferme à trois ans d’emprisonnement pour le recel du corps ou la non-dénonciation. Un huitième homme jugé pour avoir aidé Mourad B. dans sa cavale a été condamné à quatre mois de prison avec sursis.
Une autre prostituée acquittée de complicité de meurtre
La peine prévue pour le recel du cadavre après un meurtre « n’est pas très importante mais cette infraction dit quelque chose de vous », peut-être du « mépris » pour le corps humain, a avancé la présidente Dominique Legrand.
Une autre prostituée, Leniska C., qui se trouvait dans l’appartement avec Maria lorsque celle-ci a tué Alixon, a été acquittée de complicité de meurtre et condamnée à deux ans de prison dont six mois avec sursis pour la non-dénonciation du crime.
« Nous sommes soulagées que son innocence, qu’elle clame depuis plus de cinq ans, soit enfin reconnue », ont réagi ses avocates, Margot Pugliese et Clémence Witt.