En un an, les demandes de retrait de ces contenus illicites ont presque triplé. Du fait notamment de leur duplication sur plusieurs serveurs à la fois.
Les demandes de retrait de contenus pédopornographiques et terroristes en ligne se sont multipliées de façon « impressionnante » l’an dernier.
Adressées aux sites où se trouvent ces contenus illicites, ces demandes sont faites par l’office composé de policiers et gendarmes qui gère Pharos. En 2021, elles ont presque triplé par rapport à 2020, passant de 50 000 à 133 000.
Une évolution liée notamment à la duplication d’images pédopornographiques sur de multiples serveurs. Afin d’assurer leur maintien en ligne Ce qui entraîne des demandes de retrait distinctes pour chacune d’elles.
Comment fonctionne Pharos, la plateforme de signalement des contenus illicites en ligne ?
« Ce qui est certain, c’est que c’est impressionnant », dit à l’AFP Laurence Pécaut-Rivolier, conseillère à la Cour de cassation et membre de l’Arcom, le gendarme de l’audiovisuel (ex-CSA). A partir du 7 juin, c’est elle qui sera chargée de vérifier que les demandes de retrait ou de blocage de sites ne sont pas abusives.
Jusqu’à présent, cette fonction de « personnalité qualifiée » prévue par la loi était occupée par un membre de la Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés) mais l’Arcom s’apprête donc à récupérer cette compétence.
Pédopornographie cachée, terrorisme très visible
L’an passé, les différentes demandes pour restreindre l’accès à des contenus pédopornographiques se montaient à quelque 118 000, et à environ 15 000 pour ceux à caractère terroriste.
Dans près de neuf cas sur dix, il s’agissait donc de contenus pédopornographiques. Mais la proportion des contenus terroristes progresse. Avec des enjeux différents.
« La pédopornographie, on la trouve essentiellement sur des petits sites, “dark web”.
« Pour l’apologie du terrorisme, il s’agit au contraire de toucher le plus vaste public possible, donc il arrive qu’on en trouve sur des supports et des opérateurs plus connus », ajoute-t-elle.
La pédocriminalité en ligne augmente durant le confinement : le cri d’alerte des associations
« Pour la pédopornographie, il y a une grande diversité de contenus : aussi bien des contenus “amateurs” que professionnels à vocation pécuniaire, des films, des photos, des mangas », dit la magistrate, selon qui beaucoup proviennent des pays de l’Est.