« Dans ce dossier, tout le monde se considère, ou s’affirme, comme victime. Une instruction permettra au moins de préciser les choses et, peut-être, d’y voir plus clair », analyse Me Joris Morere. Avec les deux autres avocats de la défense, Mes Nicolas Raynaud de Lage et Hadrien Grattirola, ils ont réclamé un renvoi du dossier devant le juge d’instruction, ce mardi après-midi devant le tribunal correctionnel de Toulouse.
« Mon client se trouve toujours hospitalisé aux urgences. Son état de santé est aujourd’hui stabilisé mais son pronostic vital est resté engagé jusqu’à lundi, argumente Me Alexi Ahlsell de Toulza, partie civile. Il a quand même reçu un coup de couteau qui lui a transpercé un poumon ! »
Seulement partie civile contre qui ? Parce que selon les éléments recueillis par les gendarmes, notamment les enquêteurs de la brigade des recherches de la compagnie de Muret, les violences qui ont éclaté dimanche matin à Saint-Sulpice-sur-Leze ont eu lieu en deux temps. Une altercation a d’abord éclaté entre Sylvain, 40 ans, et Marco, 38 ans. Des vieux souvenirs et accusations jugés douteuses auraient provoqué cette volée de coups, du genre solide. Sylvain a terminé à terre. Il est ensuite rentré chez lui à proximité et il est revenu.
Poumon transpercé par un coup de couteau
« Pour chercher de l’argent », a-t-il expliqué aux enquêteurs. Peut-être aussi pour engager une revanche, couteau à la main. Il n’est pas tombé sur des ingrats puisqu’en face, Marco, Sacha et Jéremy ont utilisé une batte de base-ball, qui a cassé (!) à force de frapper et un couteau…
Résultat Sylvain a été blessé et Jérémy a terminé à l’hôpital en urgence « absolue ». Les médecins ont réussi à le sauver mais sa vie a tenu à pas grand-chose pendant 48 heures.
Hier le parquet a estimé que le dossier pouvait être jugé par le tribunal correctionnel, dans le cadre des comparutions immédiates mais le magistrat a admis une difficulté : un des prévenus, déjà placé sous curatelle renforcé, devait faire l’objet d’une expertise psychiatrique et son curateur, malgré les appels des enquêteurs, n’a pas pu être joint.
La présidente Myriam Viargues, et ses assesseurs, ont estimé que le parquet « devait mieux se pourvoir ». Le dossier est donc reparti vers le procureur qui a ouvert une information judiciaire pour « violences avec arme ». Hier en fin de journée, les trois hommes ont été mis en examen. L’homme le moins impliqué a été laissé libre sous contrôle judiciaire. Les deux autres, sur réquisitions du parquet, ont été placés sous mandat de dépôt par le juge des libertés et de la détention.