Le ministère public a réclamé les peines les plus lourdes contre Salah Abdeslam ainsi qu’à l’encontre de deux hauts cadres de l’État islamique, présumés morts en zone irako-syrienne et jugés en leur absence.
« Ceux qui ont commis ces crimes abjects ne sont rien d’autres que des vulgaires terroristes, des criminels », a déclaré l’avocat général Nicolas Le Bris, au début de son ultime prise de parole, vendredi 10 juin. Sa collègue, Camille Hennetier, a ensuite énoncé les peines requises par le parquet national antiterroriste (Pnat) contre les 20 accusés du procès des attentats du 13 novembre 2015. A l’encontre de Salah Abdeslam, l’accusation requiert la perpétuité assortie d’une période de sûreté incompressible et contre Mohamed Abrini, « l’homme au chapeau » des attaques de Bruxelles, la perpétuité avec période de sûreté de 22 ans. Ces réquisitions précèdent les plaidoiries de la défense qui débuteront lundi, avant le verdict attendu le 29 juin. Suivez notre direct.
La perpétuité requise contre ceux renvoyés pour complicité. La perpétuité est requise contre Mohamed Bakkali, déjà condamné à 25 ans de prison dans l’attentat déjoué du Thalys. La perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 30 ans et d’une interdiction définitive d’entrer sur le territoire français, est également requise contre Sofien Ayari, un des compagnons de cavale de Salah Abdeslam en Belgique et Osama Krayem, figure du groupe Etat islamique. Les deux hommes, rentrés ensemble de Syrie, ont ensuite fréquenté les mêmes planques en Belgique, après le 13-Novembre.
De cinq à huit ans requis contre les convoyeurs de Salah Abdeslam. Concernant les trois accusés jugés pour avoir apporté leur aide à Salah Abdeslam pendant sa cavale, le Pnat requiert contre Hamza Attou, la peine maximale, soit six ans de réclusion criminelle. Contre Abdellah Chouaa, six ans sont requis et contre Ali Oulkadi, cinq ans d’emprisonnement. Les trois hommes comparaissent libres mais l’accusation demande un « mandat de dépôt à effet différé » pour Hamza Attou et Abdellah Chouaa. Huit ans d’emprisonnement sont requis contre Mohamed Amri avec une interdiction d’entrée sur le territoire français pendant dix ans.
De six à seize ans requis contre ceux jugés pour avoir aidé à la préparation des attentats. Une peine de six ans d’emprisonnement a été requise à l’encontre de Farid Kharkhach, renvoyé pour participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle. Il est accusé d’avoir fourni des faux papiers à la cellule terroriste. Neuf ans ont été requis à l’encontre de Yassine Atar, assortie d’une période de sûreté des deux tiers et d’une interdiction d’entrée sur le territoire français. Le Pnat est plus sévère à l’encontre d’Ali El Haddad Asufi et requiert une peine de seize ans d’emprisonnement, assortie d’une période de sûreté des deux tiers et d’une interdiction définitive d’entrée sur le territoire français.
Vingt ans requis contre ceux qui devaient faire partie du commando du Stade de France. A l’encontre de Muhammad Usman et d’Adel Haddadi, le Pnat requiert la même peine : 20 ans de réclusion criminelle assortie d’une période de sûreté des deux tiers et d’une interdiction définitive d’entrée sur le territoire.
La perpétuité requise contre les accusés jugés par défaut. Par ailleurs, la réclusion criminelle à perpétuité est requise à l’encontre des frères Fabien et Jean-Michel Clain, d’Omar Darif et d’Obeida Aref Dibo, quatre des six accusés absents. Contre Ahmed Dahmani, absent de l’audience car incarcéré en Turquie, le Pnat requiert la peine de 30 ans de réclusion criminelle assortie d’une période de sûreté des deux tiers.