Un important coup a été porté au narcobanditisme marseillais avec neuf interpellations. Ainsi qu’une saisie de 18 armes et plus de 3.000 munitions dans l’un des points de deal appartenant au « top 5 » local.
« Ces saisies sont significatives de la dangerosité de cette équipe (de trafiquants). Dont on peut légitimement penser qu’elle s’apprêtait à commettre des actions violentes », a expliqué la procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens, lors d’une conférence de presse.
Neuf personnes dont certaines de la même famille, âgées de 20 à 30 ans. Ils étaient connues de la justice, ont été arrêtées lundi et mardi. Sept ont été mises en examen pour « trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs », une placée en détention provisoire et trois autres en passe de l’être, a-t-elle détaillé.
Une vingtaine de kilos de résine de cannabis, près de 10.000 euros en liquide mais surtout 18 armes. Dont sept fusils d’assaut de type kalachnikov, ont été découvertes dans une cave d’un immeuble du centre-ville (5e arrondissement). Avec 3.000 munitions dont 1.500 pour alimenter les kalachnikovs.
Conflit entre les « plans stups »
L’enquête avait démarré après l’accès de violences qu’avaient connu les quartiers du nord de Marseille l’été dernier. Notamment dans le cadre d’un conflit entre les « plans stups » des cités Bassens et de La Paternelle.
Après des mois de surveillance, les enquêteurs ont réussi à identifier les dirigeants du réseau basé à Bassens.
Ils ont aussi remarqué « le train de vie dispendieux et disproportionné du principal suspect ». Et aussi avec des investissements dans deux sociétés créées en février 2022, un commerce de véhicules et une boulangerie non encore ouverte.
En 2021, le parquet de la deuxième ville de France a recensé « 36 homicides volontaires ou tentatives d’homicide volontaire » dans le cadre d’affaires de criminalité organisée et de trafic de stupéfiants.
Les points de deal à Marseille peuvent rapporter aux trafiquants entre 10.000 et 80.000 euros par jour, selon la police. Bassens est dans le « top 5 des plus lucratifs avec certainement un chiffre d’affaires de plusieurs dizaines de milliers d’euros ».
Les analyses ADN et balistiques sur les armes saisies permettront aussi peut-être d’élucider certains des règlements de compte des derniers mois.
Annie Vergnenègre (avec AFP)