« Je vais faire les 2 000 bornes qui me séparent de son domicile en criant son nom toutes les trois secondes. Plottu ! Plottu ! Plottu j’arrive », a scandé le youtubeur sur son compte Instagram, en référence au journaliste Pierre Plottu, de Libération.
Habitué des provocations, Papacito vise, cette fois, un journaliste. Le journal Libération a dénoncé mardi les « menaces inacceptables » proférées par le YouTubeur d’extrême droite à l’encontre de l’un de ses reporters, qui compte porter plainte.
Dimanche, Papacito, de son vrai nom Ugo Gil Jimenez, a expliqué vouloir, en cas d’« effondrement », se rendre au domicile du journaliste spécialisé dans la couverture de l’extrême droite, Pierre Plottu, pour une « discussion » sans violence mais « bien sûr avec de l’équipement ».
« Je vais faire les 2 000 bornes qui me séparent de son domicile en criant son nom toutes les trois secondes. Plottu ! Plottu ! Plottu j’arrive », a-t-il notamment déclaré dans une vidéo mise en ligne sur Instagram. « Voilà, ça va être ça, bien sûr avec de l’équipement et tout, voilà quoi. Pour avoir une discussion, attention rien de violent. Je ne veux pas que cet extrait soit repris par un article, rien de violent, je veux juste discuter avec ce type », a-t-il ajouté.
« Une attitude très agressive »
L’influenceur, aux quelque 260 000 abonnés sur YouTube et Instagram, « prétend » vouloir avoir une discussion sans violence « tout en faisant montre d’une attitude très agressive », estiment la société des journalistes et des personnels de Libération (SJPL) et la direction du quotidien dans un communiqué publié sur le site du journal.
« Nous exprimons notre solidarité avec Pierre face à ces menaces inacceptables et condamnons très fermement la banalisation de propos violents venus de l’extrême droite », ajoutent-elles, rappelant que le journaliste et son collègue spécialiste de l’extrême droite Maxime Macé « sont régulièrement » ciblés sur les réseaux sociaux « par des prises de paroles scandaleuses » et des « torrents d’insultes ».
Contacté par l’AFP, Pierre Plottu a précisé qu’il déposerait plainte mercredi, appuyé par la direction du journal et son avocat.
Papacito, dont les « contenus diffusés sur son compte » ont déjà « visé » des journalistes de Libération, « n’en est pas à son coup d’essai », insiste le quotidien dans son communiqué. Il fait notamment l’objet d’une enquête pour avoir publié en juin 2021 une vidéo simulant l’exécution d’un électeur LFI. Le site d’informations StreetPress, pour lequel travaillent également Pierre Plottu et Maxime Macé, a aussi apporté « son soutien » au journaliste, dimanche sur Twitter.