Arrêté pour avoir livré téléphones et accessoires, cannabis ou produits cosmétiques par drone plusieurs semaines durant à la maison d’arrêt de Sequedin près de Lille, un trafiquant de drogue de 19 ans a été condamné vendredi à 20 mois de prison ferme.
Le drone larguait ses petits paquets la nuit, directement dans la prison. Un trafiquant de drogue de 19 ans a été arrêté pour avoir livré téléphones et accessoires, cannabis ou produits cosmétiques par drone durant plusieurs semaines à la maison d’arrêt de Sequedin, près de Lille. Il a été condamné ce vendredi à 20 mois de prison ferme.Un détenu, également trafiquant de stupéfiants, a été quant à lui condamné à 8 mois de prison ferme, en comparution immédiate par le tribunal de Lille. Il a reconnu avoir récupéré un des paquets à travers la fenêtre de sa cellule, dont la grille était endommagée.
La police judiciaire, alertée sur ces livraisons de stupéfiants effectuées par un drone, avait déployé des policiers trois nuits de suite fin juin dans les alentours. Et là, surprise : les colis contenaient des téléphones, chargeurs, écouteurs, herbe et résine de cannabis, des briquets et feuilles de cigarettes, mais aussi des produits cosmétiques et même un morceau de scie à métaux de 8 cm !
La police a constaté la livraison de cinq colis et en a saisi trois autres prêts à partir, emballés sous cellophane, et entourés d’un filet. Elle a également intercepté le drone, une « première dans le ressort du tribunal judiciaire de Lille », selon le parquet.
Avant le drone, des paquets envoyés « à l’ancienne »
L’un des copilotes du drone, interpellé sur place, s’est avéré être un jeune homme de 19 ans, déjà condamné en mai pour trafic de drogue par le tribunal pour enfants. Il a expliqué à l’audience avoir été missionné pour envoyer des « missiles » vers la prison, dans un premier temps « à l’ancienne », en jetant les paquets par-dessus le mur d’enceinte, puis ces dernières semaines à l’aide d’un drone.
« Je n’avais pas le choix », a-t-il expliqué, évoquant une dette envers un fournisseur après la saisie en 2020 de plusieurs centaines de grammes de cocaïne et d’héroïne alors qu’il était chargé de les revendre. Il a refusé de communiquer le nom du fournisseur, ou de l’autre copilote du drone, qui s’est enfui à travers champ.
Également poursuivi pour trafic de cannabis, héroïne et cocaïne, il s’est vu infliger 30 mois de prison dont 18 fermes, assortis de deux mois ferme supplémentaires en raison d’une révocation partielle du sursis de sa précédente condamnation.
Les « projections », un « fléau » en hausse
Le paquet, soulignant le « fléau des projections » qui génère des trafics en prison et met en péril la sécurité des détenus et surveillants, avait requis trois ans de prison et 5 000 euros d’amende. À Sequedin, où plusieurs dizaines de paquets sont lancés clandestinement chaque mois dans la prison, les quantités ainsi « projetées » ont grimpé en flèche, selon le parquet de Lille.
Au premier trimestre 2022, 8 kg de stupéfiants ont ainsi été saisis, soit presque le double que pour toute l’année 2021 (4,4 kg). Face à cette tendance qui se confirme ailleurs, le parquet a organisé des « opérations nocturnes (…) aux abords de chaque centre pénitentiaire ».