Plusieurs gendarmes de Thiviers sont soupçonnés d’avoir gonflé artificiellement les factures des déménageurs au moment d’intégrer les logements de la nouvelle caserne, inaugurée en novembre 2021 par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin
« Une dizaine » de gendarmes de Dordogne sont visĂ©s par une enquĂŞte pour « escroquerie aggravĂ©e ». SoupçonnĂ©s d’avoir exagĂ©rĂ© leurs factures de dĂ©mĂ©nagement au moment d’intĂ©grer leur nouvelle caserne Ă Thiviers au printemps 2021. A indiquĂ© mardi 7 juin le parquet de PĂ©rigueux. Le prĂ©judice pour la gendarmerie est estimĂ© à « quelques centaines d’euros » par gendarme mis en cause. Soit un total de « quelques milliers d’euros », a prĂ©cisĂ© Ă l’AFP la procureure de la RĂ©publique Solène Belaouar, confirmant une information du journal Sud Ouest.
Ces gendarmes, tous sous-officiers, « jeunes, ou plus âgĂ©s », sont soupçonnĂ©s d’avoir « recouru Ă ce mode opĂ©ratoire illĂ©gal ». A l’occasion du dĂ©mĂ©nagement en mai 2021 des brigades de Thiviers et de La Coquille vers une nouvelle caserne Ă Thiviers, inaugurĂ©e en novembre dernier par le ministre de l’IntĂ©rieur GĂ©rald Darmanin.
Le parquet de PĂ©rigueux a ouvert une enquĂŞte après avoir reçu un signalement de la gendarmerie en fĂ©vrier dernier. Des gendarmes d’une autre unitĂ© du groupement de Dordogne ont dĂ©noncĂ© auprès de leur hiĂ©rarchie qu’un dĂ©mĂ©nageur leur avait proposĂ© « une pratique illĂ©gale pour gonfler les frais de dĂ©mĂ©nagement » de leur logement, a expliquĂ© la gendarmerie Ă l’AFP.
Au fil des investigations confiĂ©es aux gendarmes de la section de recherches de Bordeaux. Les enquĂŞteurs ont dĂ©couvert que des gendarmes de Thiviers avaient eu recours Ă un tel procĂ©dĂ©, mĂŞme si, selon le parquet « tous n’ont pas eu le mĂŞme degrĂ© d’implication ». « L’enquĂŞte permettra de dĂ©terminer les responsabilitĂ©s de chacun et qui a eu l’initiative de ce mode opĂ©ratoire », souligne la procureure.
Entendus en audition libre, les gendarmes ont reconnu pour certains les faits, d’autres les ont niĂ©s, selon la gendarmerie. La procureure de la RĂ©publique doit dĂ©sormais statuer sur les suites Ă donner Ă la procĂ©dure, qui peuvent aller jusqu’aux poursuites devant le tribunal correctionnel. Parallèlement Ă ce volet pĂ©nal, d’autres procĂ©dures sont en cours. Sur le plan disciplinaire, le procureur gĂ©nĂ©ral de la cour d’appel de Bordeaux, Pierre-Yves Couilleau, doit statuer sur les suspensions ou retraits Ă©ventuels des habilitations OPJ (officier de police judiciaire, ndlr) des mis en cause. La gendarmerie mène par ailleurs une enquĂŞte administrative en vue de possibles sanctions et mutations d’offices.