«En raison des événements intervenus et portés à la connaissance de la Direction au cours de l’année 2022, la direction a décidé de mettre un terme au contrat de travail de Monsieur Jean-Jacques Bourdin.» L’ancien présentateur vedette de BFMTV et RMC a été licencié ce vendredi par le groupe Altice Media, après avoir été écarté de l’antenne en janvier. Le septuagénaire a réagi dans la foulée sur Twitter à cette annonce.
«Vingt et un ans de succès sur RMC BFMTV et RMC Découverte», commence Jean-Jacques Bourdin, entré dans le groupe en tant que conseiller du président de RMC Alain Weill, avant de devenir l’animateur phare de la matinale. «Nous nous séparons, je suis tellement heureux d’être libéré, je repars pour de nouvelles aventures et je n’oublierai jamais celles et ceux qui m’ont accompagné.. Vive le journalisme libre et indépendant!», poursuit, bien décidé à accueillir cette nouvelle avec enthousiasme, celui qui avait espéré un temps pouvoir revenir à l’antenne. Le 24 avril dernier, il assurait d’ailleurs qu’il réapparaîtrait «bientôt» dans le paysage audiovisuel, sans en dire plus.
Le témoignage de Fanny Agostini
Le groupe Altice a diligenté une enquête interne mi-janvier, après avoir appris dans Le Parisien que son journaliste était visé par une plainte pour «agression sexuelle» déposée par Fanny Agostini, ancienne présentatrice météo de BFMTV-RMC, passée ensuite par «Thalassa» sur France 3. Dans la foulée, le parquet de Paris avait annoncé l’ouverture d’une enquête, classée sans suite au mois d’avril pour prescription de l’action publique.
Fanny Agostini évoquait des faits qui se seraient produits en Corse en octobre 2013. Dans sa plainte, consultée par l’AFP, elle racontait que l’animateur lui avait «saisi le cou», avait «rapproché son visage» du sien et avait «essayé de [l’]embrasser à plusieurs reprises», sans y «parvenir», dans la piscine d’un hôtel de Calvi. Elle se serait «débattue» et serait parvenue à sortir de la piscine. L’animateur lui aurait ensuite envoyé «durant plusieurs mois» des mails et des SMS insistants, selon la journaliste aujourd’hui âgée de 33 ans, qui dit avoir «été sans cesse dans la peur» jusqu’à son départ du groupe en 2017.
Mi-février, une deuxième femme avait déposé une plainte pour agression sexuelle, harcèlement et exhibition sexuelle, accusant Jean-Jacques Bourdin de faits survenus à la fin des années 1980. L’enquête a été classée sans suite en avril pour cause de prescription également. «Je dénonce l’instrumentalisation publique de cette procédure et déplore les atteintes graves qui ont été portées à ma vie personnelle et à ma vie professionnelle», avait alors réagi le journaliste.